{Fiche/Espèce} : Narval

Déesse du Grand Bleu Messages : 1323 Date d'inscription : 10/10/2011 Age : 30

Narval : La Licorne des Mers

Classification
Règne : Animalia
Embranchement : Chordata
Sous-embr. : Vertebrata
Classe : Mammalia
Sous-classe : Theria
Infra-classe : Eutheria
Ordre : Cetacea
Sous-ordre : Odontoceti
Famille : Monodontidae
Genre : Monodon
Nom Binominal : Monodon Monoceros

Où peut-on l'observer ?
On rencontre cette espèce dans toutes les eaux arctiques, mais elle est surtout abondante dans les eaux du Nunavut et de l'ouest du Groenland, où on la trouve depuis le nord de la baie d'Hudson jusqu'à l'océan Arctique. Le Narval est rare dans les mers de Beaufort, de Béring, des Tchouktches et de la Sibérie orientale.
Les narvals sont rarement aperçus à partir des côtes du Québec. Ils occupent les eaux du détroit d'Hudson en hiver. En cette période de l'année, on en trouve surtout à l'extrémité est de ce détroit. Les meilleurs endroits pour les voir sont dans l'est de l'Arctique au printemps, sur le bord de la banquise, et, en été, dans l'eau libre aux alentours des communautés de Repulse Bay, Arctique Bay et Pond Inlet, au Nunavut.

Caractères distinctifs
Le narval adulte a le dos noir marqué de marques grises ainsi que le ventre et les flancs blancs tachetés de gris. Les jeunes sont entièrement noirs à la naissance mais deviennent gris noir ou brun marbré de gris; avec l'âge, le blanc s'étend du ventre vers les flancs. L'espèce n'a pas de nageoire dorsale et possède un melon proéminent. Elle n'a pas de dents à l'exception, chez les mâles, d'une défense spiralée pouvant atteindre 3m de long du côté gauche de la mâchoire supérieure ou, plus rarement, des deux côtés. Il est habituel d'observer des femelles portant une défense. Le cas échéant, les défenses sont plus courtes, plus fines et plus denses que celles des mâles.

Nage et plongée
Cette espèce préfère les eaux profondes et peut descendre à plus de 1500 m. Le narval montre la queue lorsqu'il plonge aussi profondément (<>). Il nage normalement èa une vitesse qui varie entre 2 et 8 km/h et peut atteindre une vitesse de pointe de 20 km1h. Il se déplace sous la glace, passant d'une ouverture à l'autre pour respirer mais, comme le béluga, il lui arrive, lorsque le ventpousse le pack contre la côte, de se laisser emprisonner par les glaces. En hiver, le froid intense renouvelle constamment la couche de glace dans les ouvertures du pack. Le narval brise cette mince couche gelée avec son dos pour pouvoir respirer à la surface.

Souffle
Le souffle du narval, touffu et indistinct, n'est habituellement pas visible à distance mais, en fin de journée, on peut l'apercevoir de loin à contre-jour.

Espèces semblables
On distingue le narval des autres cétacés, excepté le béluga, par sa taille moyenne et l'absence de nageoire dorsale. Il se différencie du béluga par les taches et les bandes foncées de son corps et, chez le mâle, par sa défense. Les narvals adultes nagent parfois sur le dos et, lorsqu'ils sont à proximité de la surface, montrent leur ventre blanc. Vus des airs, ils peuvent être pris pour des bélugas mais leurs nageoires noires, leur aspect fusiforme et leur queue convexe bordée de noir les distinguent de ces derniers.

Répartition Géographique
La formation de la banquise côtière force le narval à passer l'hiver à l'intérieur du pack de la mer de Baffin et des détroits de Davis et d'Hudson. Durant cette période, il passe une partie de son temps en plongée profonde. À la suite de la débâcle de la banquise côtière au printemps, il retourne vers les détroits et les fjords de l'Archipel arctique et du nord de la baie d'Hudson où il passe l'été. L'espèce préfère les eaux profondes mais s'approche parfois du rivage ou pénètre dans des baies de plus faible profondeur pour profiter des proies qui les occupent ou fuir la présence d'épaulards.

Alimentation
En eau profonde, le narval capture principalement des flétans du Groenland, des calmars et des poulpes. Près des côtes, il se nourrit de morues arctiques (saïdas) et de crevettes.

Comportement social et vocalisations
Les narvals sont grégaires. Ils forment des bandes généralement de 3 à 8 membres, mais regroupant parfois jusqu'à 20 individus. Les bandes réunissent soit des femelles accompagnées de leurs jeunes, soit uniquement des mâles, bien qu'à l'occasion on voit aussi des groupes d'adultes des deux sexes. Durant les migrations, elles se joignent en troupeaux plus ou moins organisés de plusieurs centaines d'individus.
L'été dans les fjords de l'Arctique, si on est chanceux et silencieux, on peut parfois observer des narvals former un cercle et se faire face comme une bande de collégien conciliabule. On voit aussi parfois les mâles adultes pointer leurs défenses vers le ciel et les entrecroiser comme s'ils les comparaient les unes aux autres et se préparaient à une joute d'escrime. On n'observe pas de véritables combats entre mâles durant l'été, mais il est probable qu'ils s'en produisent en hiver durant la saison des amours. La défense peut être utilisé contre d'autres espèces. On a trouvé un bout de défense cassée à l'intérieur du melon d'un béluga.
À l'aide d'un hydrophone, on peut entendre le narval émettre des cliquetis, des cognements et des sons de trompettes graves. Contrairement au béluga, son proche parent, il ne produit pas de sifflements ou de grincements.

Reproduction et soins des jeunes
L'accouplement a lieu en avril et en mai. La femelle donne naissance à un seul petit, probablement tous les 3 ans, entre juin et août, après une gestation d'environ 14 mois. Elle l'allaite pendant environ 20 mois. Il est fort probable que les liens mères-jeunes persistent jusqu'à la puberté, et même au-delà pour les rejetons femelles. Les mâles atteignent la maturité sexuelle quand ils mesurent environ 3,9 m, soit entre 11 et 13 ans d'âge, et les femelles à 3,4 m , entre 6 et 8 ans. On croit que, durant la saison de reproduction, les mâles s'affrontent en entrecroisant leurs longues défenses et en cherchant à se frapper pour s'assurer l'accès aux femelles en chaleur. Les cicatrices sont plus nombreuses et les défenses plus fréquemment brisées chez les mâles adultes que chez les plus jeunes. L'été, on voit parfois des mâles croiser leurs défenses, mais ils le font alors sans grande agressivité. D'après certains auteurs, il s'agirait d'une manière de maintenir des relations de dominance au-delà de la saison de reproduction : les mâles ayant les plus grosses défenses auraient un ascendant sur les autres.

Longévité
On ne connaît pas exactement la longévité maximale de cette espèce, mais elle estimée à 50 ans. Il est fort probable que la plupart des narvals ne dépassent pas l'âge de 30 ans.

Prédateurs et facteurs de mortalité
L'épaulard s'attaque au narval et il est probable qu'à l'occasion l'ours blanc en fasse autant. Les Inuits lui font la chasse pour son épiderme (maktak), qui constitue un mets fort apprécié, et pour sa défense d'ivoire, qu'ils vendent à bon prix. Ils consomment parfois la viande mais celle-ci sert surtout à nourrir les chiens de traîneau. Les Inuits du Canada et de l'ouest du Groenland en capturent respectivement environ 600 et 700 à chaque année.
Comme leurs cousins les bélugas, les narvals se font parfois emprisonner par la pack accumulé contre le rivage par un grand vent. Si la glace se consolide en début d'hiver, bon nombre d'entre eux risque d'y périr de famine ou de prédation par un ou plusieurs ours blancs. Ces cas sont rares, mais on a déjà observé plus d'une centaine de narvals pris dans la glace de cette façon.

Statut des populations
On estime à plus de 40 000 le nombre de narvals dans le Nord canadien, et ce nombre sembla stable en dépit de la chasse pratiquée par les Inuits. La valeur marchande de l'ivoire de narval rend sa chasse très lucrative. La chasse et le trafic d'ivoire font actuellement l'objet de mesures de gestion particulières dans cette région. L'espèce est considéré comme non en péril dans les eaux canadiennes (évaluation du COSEPAC, 1987). Dans le nord-ouest de l'Atlantique, les narvals sont également chassés par les communautés locales au Groenland.

Dimensions
Longueur :
- Mâle adulte : 4,7 m (max. 6,2 m)
- Femelle adulte : 4 m (max. 5,1 m)
- Petit : Environ 1,6 m
Poids :
- Mâle : 1600 kg
- Femelles : 900 kg
- Petit : 80 kg

Article tiré de la revue Actualité, p.8 (1er octobre) : «La fonte record de glace dans l'Océan Arctique cet été est une bien mauvaise nouvelle pour le narval, au point que ce mammifère marin est désormais considéré comme l'espèce arctique la plus menacée d'extinction. Encore davantage que l'Ours polaire, qui fait pourtant plus souvent les manchettes. Parmi les principales menaces répertoriées par une équipe internationale de scientifiques : l'arrivée possible de nouveaux prédateurs - les épaulards - dans un océan libre de glace de plus en plus longtemps chaque été. Le narval est aussi très prisé par les chasseurs Inuits : la longue défense torsadée que portent les mâles, et qui mesure 2 m de longueur, peut valoir plus de 1 000 $. Les Inuits en abattent environ 500 chaque journée.»

Limule Messages : 192 Date d'inscription : 22/04/2012 Age : 27

Merci pour ce super sujet!
Très complet comme d'habitude!

Déesse du Grand Bleu Messages : 1323 Date d'inscription : 10/10/2011 Age : 30

Merci Marouane Smile

Raie Messages : 277 Date d'inscription : 15/08/2012 Age : 32

De magnifique créature encore une fois, triste qu'ils fassent eux aussi partie de cette grande liste "d'animaux les plus menacé d'extinction" :/ .. Merci pour cette fiche Smile

Raie Messages : 214 Date d'inscription : 13/08/2012 Age : 29

Merci pour cette nouvelle fiche. Smile

C'est tellement dommage que ces animaux soit autant tués pour leurs "défenses" et pour leurs graisses alors qu'ils sont en voix d’extinction... Il y en a déjà tellement...

Ce sont de superbes animaux à mes yeux qui restent très impressionnants de part leurs immenses défenses !

Déesse du Grand Bleu Messages : 1323 Date d'inscription : 10/10/2011 Age : 30

Ouais .. Les narvals n'ont pas la vie facile...

Dire que le chasseur principal du narval est l'autochtone .. On leur laisse trop la main libre dans ce domaine.

Gardien Océanique Messages : 68 Date d'inscription : 10/05/2012 Age : 26

Une fiche bien complète, j'adore Very Happy

C'est impressionnant de voir un animal d'une telle morphologique

Déesse du Grand Bleu Messages : 1323 Date d'inscription : 10/10/2011 Age : 30

Merci ^^
Je suis d'accord avec toi. Le Narval est un animal très singulier et original. En voir en vrai, je pense que je ne m'en remettrais jamais.

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